La deuxième commune la plus étendue de
France métropolitaine après
Arles (374,61 km2) est surtout connue pour être le lieu de pèlerinage de la communauté gitane qui vient y rendre hommage à Sara, la Vierge Noire...
Ce pèlerinage est pourtant relativement récent puisqu'il ne remonte qu'au milieu du 19e siècle ; or la capitale de la
Camargue était déjà un sanctuaire pour les chrétiens depuis la découverte des reliques de Marie Jacobé (la cousine de la
Vierge Marie) et Salomé (la mère de Jacques le Majeur), suppliciées à l'occasion des persécutions chrétiennes fomentées par Hérode Agrippa... Les pèlerins viennent aussi y célébrer le débarquement des premiers chrétiens sur les plages de Camargue. Le village ne prendra pourtant le nom de Saintes-Maries-de-la-Mer qu'en 1838 ; abandonnant son ancien toponyme : Saintes Maries de la Barque ou Notre-Dame-de-la-Barque. Le village et sa région furent marqué par de multiples épisodes dramatiques au cours de son histoire, tels que l'invasion viking de l'hiver 859-860 (le plus rude du 9e siècle) ou celle des Sarrasins en 869, qui vit l'assassinat de l'évêque d'Arles. Contrairement à celle de 1348, la vague de peste responsable de la mort de la moitié des Marseillais et du tiers des Arlésiens épargnera les Saintes...
A partir du 19e siècle, la ville sera marquée par le passage de nombreux artistes et écrivains, comme
Van Gogh lors de son séjour fructueux en Provence : il y resta 5 jours et peignit quelques toiles représentant les barques sur la plage et le village vu des dunes.
Hemingway,
Picasso et Brayer ; ainsi que
Bob Dylan en 1975 (pour le pèlerinage des gitans) honorèrent la ville de leurs visites au cours de ces deux siècles.
Cela dit, même si cet aspect de la ville constitue un élément fondamental de sa culture et de son histoire, Les Saintes-Maries-de-la-Mer ne se limite pas à un lieu de pèlerinage : elle est aussi une station balnéaire importante de la région PACA, de par sa situation géographique et ses qualités intrinsèques... Ce sont en effet de multiples aspects de la ville et des environs qui attirent chaque année de nombreux visiteurs et pèlerins. Le village lui-même vaut particulièrement le détour pour son centre historique aux ruelles pavées, au gré desquelles le promeneur ne pourra s'empêcher de penser aux millions de pèlerins dans les pas desquels il s'emploie à mettre les siens... L'église et son clocher roman semble veiller sur la tranquillité du lieu mythique, et protéger des visiteurs et les habitants ; le Musée Baroncelli fut édifié en 1876, abrite aujourd'hui les collections du Marquis Folco de Baroncelli, une figure légendaire de la ville puisqu'il défendit la culture de la Camargue et ses traditions, et développa une profonde amitié avec le peuple tzigane...
Un légende raconte qu'à l'occasion de ses funérailles, les flamants roses « se sont abattus à droite et à gauche sur les étangs », et que 300 taureaux ont spontanément suivi le cortège... La Camargue est évidemment connue également pour sa tradition d'élevage de chevaux, et surtout pour la race camarguaise, très rustique, dont les représentants vivent en semi-liberté dans les marais de la région ; mais aussi pour le taureau camarguais, dont 15000 têtes sont élevées par les 120 manadiers de la région.
Les touristes peuvent bien sûr assister aux fêtes qui sont consacrées à ces animaux : le Festival du Cheval dur 5 jours, prétexte à des manifestations colorées et musicales au centre desquels se trouve l'animal sacré de la région ; la feria Biou y Toros fait des Saintes-Maries-de-la-Mer le centre de la culture tauromachique chaque année autour du 15 août : des spectacles variés sont organisés comme des courses camarguaises et des corridas qui se terminent par un feu d'artifice et un bal populaire... A l'occasion du festival d'abrivado, ce sont 200 gardians et 1000 chevaux qui envahissent les plages de la ville pour une course de 6 kilomètres où le talent des abrivados est mis à l'honneur. La présence de la mer toute proche offre bien sûr de nombreuses activités aux touristes entre ses plages de sable fin qui raviront les amateurs de baignade et de farniente, son port dévolu à la pratique de la plaisance ou sa tradition de pratique de la voile (un canal a d'ailleurs été aménagé pour les tentatives de records du monde de vitesse dans cette discipline). Il existe aussi une école de voile qui permet aux amoureux de la mer des balades en catamaran, dériveur, optimiste ou kayak de mer... Mais c'est bien évidemment le pèlerinage des gitans qui constitue l'événement le plus emblématique des Saintes-Maries-de-la-Mer : à l'issue de la messe qui leur est consacrée le 24 mai, les reliques de Sainte Sara sont descendues de leur châsse et portées par 4 gitans jusqu'à la mer pour symboliser l'accueil des saintes de la part de la vierge noire... Ce pèlerinage est alors l'occasion d'une alternance de fêtes et de prières, ainsi que de retrouvailles familiales pour les membres de la communauté, tout à fait uniques et inédites en
Europe.