La Russie intrigue : l'imaginaire qui lui est associé reste fécond. La
guerre froide y a été pour beaucoup - on repense au James Bond « Bons baisers de Russie », et à tous les polars du même type, par exemple - mais son histoire l'a érigée très tôt au niveau des puissances mondiales légendaires.
Depuis les « Tsars de toutes les Russies », personnages dont le nom évoque la puissance sans limite sur ce continent de la démesure, jusqu'à
Vladimir Poutine, en passant par
Lénine ou
Staline, les dirigeants russes sont tous marqués du caractère sévère et impérial qu'on prête à ce pays unique.Empire mythique, la Russie a toujours résisté à l'invasion : la campagne de Russie de
Napoléon (en 1812 alors au faîte de sa puissance) en est, avec l'échec de
Hitler à Stalingrad (hiver 1942 à 1943), l'exemple le plus vif dans nos mémoires. La météo russe (le fameux « hiver russe ») semble aussi redoutable que la puissance d'un peuple soudé malgré l'étendue du territoire. En effet, si sur le plan militaire la Russie semble à travers les temps garder une grande force, c'est vrai aussi de la culture russe au sens large.
On retrouve par exemple à toutes les périodes de son histoire de l'art la 'tentation slavophile' qui combat la 'tentation européenne' : ainsi, un artiste comme Larionov, l'un des chefs de file de l'avant-garde russe du début du XXe siècle a-t-il peint des scènes de genre typiquement russes (des soldats se saoulant à la vodka), dans des couleurs vives et avec un trait grossier sans se soucier de l'
Europe, tandis qu'un autre peintre célèbre de l'époque, Malevitch, s'inspire de la révolution picturale européenne avant de trouver sa propre voie.
Mais toujours leur renommée est mondiale : les films russes, tels ceux produits dans les années 1920 par S.M. Eisenstein, restent des références en matière d'expérimentation cinématographique. Les artistes contemporains de cette Russie nouvelle, post-soviétique, ne sont pas en reste, puisqu'ils sont à la pointe d'un art engagé qui dénonce les dérives de ce pays en perpétuelle révolution. Toute cette effervescence culturelle nous éloigne bien vite des clichés habituels : la
vodka ou le
caviar, la
mafia russe ou les filles russes... des images qui sans être de purs fantasmes sont cependant trop restrictives.Car la Russie a fait beaucoup de chemin depuis la
révolution d'Octobre 1917. République socialiste au sein de l'URSS, dans laquelle elle avait un poids écrasant, la Russie devient après l'effondrement du système en 1991 une république fédérale, dont le chef de l'Etat est élu au
suffrage universel.
Cette démocratisation du pays ne s'est pas faite sans heurts, notamment au niveau économique : de nombreuses privatisations ont lieu, mais les richesses de l'ancienne république socialiste se concentrent aux mains d'anciens bureaucrates soviétiques qui profitent de leur position dominante. Aujourd'hui encore, des procès et des combats politiques et économiques secouent une Russie pourtant exsangue (la pauvreté y touche encore près de 40 millions de personnes).
Ce conflit entre le passé et le futur touche aussi les mentalités : alors qu'en 1917 de nombreux droits avaient été donnés à la population (les soviétiques avaient alors dépénalisé l'homosexualité, par exemple), on assiste ces dernières années à un retour de la xénophobie et du racisme en général, certainement catalysé par les conflits dans le Caucase où la minorité musulmane souhaite son indépendance face à un pouvoir centralisé fort qui, lui, veut garder la mainmise sur le
pétrole de la région : la Russie a besoin de la cohérence de tout son territoire pour maintenir sa puissance géostratégique mondiale.Cette cohérence passe par une politique culturelle forte, aussi bien en direction de son peuple qu'en direction des étrangers. Avec le bicentenaire de Saint-Pétersbourg, on a vu une Russie soucieuse du tourisme tenter de faire bonne impression. Et le pays attire de nombreux touristes, fort de cet imaginaire que nous évoquions plus haut : aller en Russie, c'est faire ce voyage formidable au pays du
transsibérien, de la beauté des icônes orthodoxes, du Kremlin, des steppes et de leur nature sauvage...Si vous souhaitez prévoir des vacances en Russie, elles se doivent d'être organisées - autrement, le pays pourrait vous réserver des surprises ! Notamment, contactez l'
Ambassade russe en
France (à
Paris) pour avoir votre visa, l'Ambassade de France en Russie pour vous faire connaître (Bolchaia lakimanka 45 - 117049 Moscou) et planifiez à l'avance vos déplacements : dans certains quartiers de
Moscou, il est encore conseillé de ne pas s'aventurer seul. Mais il n'est pas forcément besoin d'apprendre le russe : la ville de Moscou, ou même
Saint-Pétersbourg, faisant partie de l'anneau touristique mondial, il vous sera possible de vous en sortir avec quelques mots d'anglais ou peut-être juste un
dictionnaire français-russe.