Né à
Paris le 10 octobre 1891, Raymond Bernard se découvre très vite une vocation pour l'art dramatique. Fils cadet de l'auteur et scénariste Tristan Bernard, il débute sa carrière en interprétant avec brio le personnage de Fortunio dans la pièce
Le Chandelier d'Alfred de Musset, puis enchaîne les rôles au théâtre et au cinéma. En 1913, il joue aux côtés de Sarah Bernhardt dans
Jeanne Doré et en 1916, dans le film homonyme, sous la direction de Louis Mercanton.
En 1917, Raymond Bernard décide de mettre de côté ses ambitions d'acteur et se tourne vers la réalisation. Assistant de Jacques Feyder, il est amené à prendre la place de ce dernier pour mener à terme le tournage du long-métrage Le ravin sans fond. Il met ensuite en scène diverses comédies écrites par son père, dont Le Secret de Rosette Lambert (1920) et Le Costaud des Epinettes (1923). En 1924, après avoir signé un premier film historique très réussi, Le Miracle des loups, Raymond Bernard fonde, en compagnie des écrivains Henry Dupuy-Mazuel et Jean-José Frappa, la Société des Grands Films Historiques. Dès lors, il n'aura de cesse de mettre en pratique sa conception du cinéma, basée sur la volonté de créer des oeuvres à la fois populaires et intelligentes, et rencontrera un succès aussi bien commercial que critique. Nombre de ses réalisations, parmi lesquelles Le Joueur d'échecs (1926) et Tarakanowa (1929), lui permettront de rivaliser avec les grosses productions allemandes et américaines. Peu de temps après l'avènement du cinéma parlant, Raymond Bernard offre au public deux films particulièrement remarquables.
Le premier,
Les Croix de bois (1932), adapté du chef d'oeuvre de Roland Dorgelès, traite du quotidien des poilus durant la guerre des tranchées. Le second, flamboyante mise en scène du mythique roman de
Victor Hugo,
Les Misérables (1934), réunit une kyrielle des comédiens parmi les plus prestigieux de l'époque : Harry Baur, Charles Dullin, Josseline Gaël ou encore Charles Vanel. Performance rare, le film restera à l'affiche durant près de quinze ans.
Par la suite et jusqu'au déclenchement de la guerre, Raymond Bernard enchaînera les réalisations, tournant avec les plus grands noms du cinéma français des années 30, de Raimu (dans Tartarin de Tarascon, en 1934) à Edwige Feuillère (dans Marthe Richard au service de la France, en 1937), en passant par Michel Simon (Amants et voleurs, en 1935). En 1939, Raymond Bernard réalise deux films anticipant quelque peu sur les sombres et terrifiants événements à venir, Cavalcade d'amour et Les Otages. Juif, les lois raciales le contraignent, en 1940, à mettre en suspens sa carrière et à fuir dans le maquis du Vercors. Anéanti par les horreurs commises durant l'occupation et par l'insoutenable réalité des camps d'extermination, Raymond Bernard signe en 1946 un film sur le thème de la résistance, Un ami viendra ce soir. Il mettra encore en scène, jusqu'en 1967, quelques longs-métrages plus confidentiels, dont La Dame aux camélias avec Micheline Presle (1953). Raymond Bernard meurt à Paris le 12 décembre 1977. Il laisse une filmographie riche de plus de trente oeuvres au traitement et à la mise en scène exemplaires.

J'etais une aventuriere (1H43)
1938
Comédie Dramatique
de Raymond BERNARD
Avec
Edwige FEUILLERE,
Jean MURAT,
Jean TISSIER,
Felix OUDART,
Marguerite MORENO,
Jean MAX,
...
Anne marie (1H49)
1935
Drame
de Raymond BERNARD
Avec
Jean MURAT,
ANNABELLA,
Paul AZAIS,
Pierre RICHARD-WILLM,
...