Gagne-pain pour certains, simple distraction pour les autres, les courses de chevaux ont été et restent encore de nos jours l'une des passions favorites de la majorité des parieurs, auparavant réservée à la classe bourgeoise, mais désormais démocratisée grâce aux divers moyens d'information et de communication. Mais ce sont surtout les paris qui suscitent l'intérêt des férus de la discipline, dont l'ampleur des enjeux a occasionné l'institution d'une mutualisation rendant ces premiers juridiquement légaux, le Pari Mutuel Urbain ou tout simplement PMU. Placé sous tutelle du ministère de l'Agriculture (filière hippique), conjointement avec celui du budget, sous la houlette de Bertrand Bélinguier, le Président Directeur Général actuel, le Pari Mutuel Urbain a effectivement pour but la promotion, l'organisation, la règlementation, l'enregistrement ainsi que le traitement des paris, de par l'ampleur des enjeux résultant de l'accroissement exponentielle du nombre de parieurs que l'appât du gain n'a laissé indifférent, mais également en raison des divers moyens mis à la disposition de ces derniers permettant ainsi une vulgarisation plus étendue de l'activité à travers ses quelques 8 000 points de vente, sans compter les cafés courses.
La mutuelle a également pour mission la répartition des gains partant du principe que la somme des gains à départager entre parieurs correspond au somme des enjeux après déduction des prélèvements de l'Etat et du PMU. Cette première a même recours à la technologie afin d'assurer une démocratisation stable et durable de l'activité à travers le téléphone, le minitel ainsi qu'Internet. Mais son origine remonte vers la fin du XIXème et au début du XXème siècle, précisément vers Juin 1881 marquée par la légalisation des paris par la mise en place de la mutualisation.
C'est ce qui a motivé la création du PMH, le Pari Mutuel Hippodrome, du fait qu'en ces temps, les paris étaient interdits en dehors des hippodromes. Il faudra attendre quatre années avant que la mutuelle ne puisse affirmer de manière officielle son statut de Groupement d'Intérêt Economique ou GIE. Réunissant une cinquantaine de sociétés de courses à l'époque, la régie ainsi que la règlementation des courses furent assurées par deux d'entre elles : les sociétés dites sociétés mères, en l'occurrence le France Galop et le Cheval Français, spécialisées respectivement dans les courses de plat, d'obstacle et les trots, jouant ainsi un rôle d'arbitre. L'activité connaît des difficultés vers 1930, quand la législation de l'époque fléchit en faveur des passionnés qui ont eu alors le privilège de pouvoir parier en dehors des hippodromes. C'est une année plus tard que le « Pari Mutuel Urbain » ou PMU naquit et les premiers qui bénéficièrent de cette aubaine furent les parisiens qui pouvaient alors choisir entre deux sortes de paris à l'époque : le simple et le report.
L'année 1954 marqua un grand tournant dans l'histoire de la mutuelle avec la naissance du Tiercé, sur la proposition d'André Carrus, et rendu célèbre par les retransmissions télévisées. Le Quarté naît en 1976, suivi du Quarté Plus une dizaine d'années plus tard. L'extension de l'activité atteint son apogée vers la fin des années 80 avec l'informatisation à grande échelle du PMU, rendue possible par l'avènement d'Internet qui a occasionné la naissance du Quinté en 1989.
L'année 90 fut vraiment une année de grâce, le nombre des spectateurs venus remplir les champs de courses était estimé à cinq millions et les hippodromes de l'époque accueillaient en tout 2 180 réunions. En 1994, la mutuelle affichait proprement sa volonté d'étendre ses activités en Afrique par le biais des retransmissions dont une dizaine de pays africains purent bénéficier. L'accroissement du nombre des parieurs (6 millions) et l'ampleur des enjeux (40 milliards) ainsi que les progrès technologiques ont permis son épanouissement. La mutuelle compte aujourd'hui 8 000 points de vente à son actif, 140 000 terminaux informatiques, et assure un emploi stable à 1 500 salariés. Mais cet indéniable essor ne comporte malheureusement pas que des avantages, on assiste effectivement à une perte alarmante de spectateurs due à l'envergure des moyens mis à la disposition des parieurs (teléphone, minitel, Equidia, Café courses, Internet...), en d'autres termes, ces derniers n'auront plus besoin d'assister aux courses pour pouvoir parier. Si le ratio de spectateurs par réunion hippique était estimé à 2 796 en 1997, à 2 702 en 98, il n'est plus qu'à 2 409 aujourd'hui, ce qui inquiète les responsables des infrastructures de courses.