Daniel Balavoine était avant tout un auteur, compositeur, interprète. Il était français, né à
Alençon le 5 février 1952. Il est décédé le 14 janvier 1986 au
Mali dans un accident d'hélicoptère en participant au Paris-Dakar. Ses débuts dans la musique ont démarré en 1970. Auparavant, il participait en tant que choriste dans une comédie musicale et à différents concerts de Patrick Juvet. Après quelques albums qui n'ont pas rencontré de succès, il se fera connaître grâce à un album intitulé « Le Chanteur » auprès du grand public.
Michel Berger reconnaît de suite en lui la merveille qu'il lui faut pour jouer dans un opéra-rock : Starmania. Là, sa notoriété ne fait qu'accroître. Daniel Balavoine enchaîne succès sur succès. Il élèvera le niveau de la musique française avec des titres tels que : Vivre ou survivre, Sauver l'amour, Aimer est plus fort que d'être aimé, et l'Aziza... Daniel Balavoine est un homme de conviction et d'une grande générosité. Il a d'ailleurs composé la chanson l'Aziza pour rendre hommage à son épouse, juive d'origine marocaine. En 1983, il sort un album dont les textes sont dédiés à la condition féminine dans le monde : "Loin des yeux de l'Occident". Ses atouts d'auteur compositeur feront de lui un monstre incontournable des années 1980. Ses textes étaient engagés. Il abordait différentes facettes de la vie (l'enfance, la guerre, le racisme, le
divorce, la tolérance, la vie et la mort etc...) Il avait une voix unique, un timbre bien à lui, une voix puissante, écorchée.
Il était aussi le porte parole de la jeunesse, cela le préoccupait beaucoup, il était avant tout un passionné dans la vie, mais aussi un engagé ; il mettait sa notoriété au profit de causes qui le touchaient particulièrement : la défense de la liberté, la guerre, la famine. Il n'hésitera pas à donner son opinion sur pas mal de choses .
On le remarquera particulièrement dans ses débuts lors d'un passage à la télévision en 1980 où il se présentera en tant que porte-parole de la jeunesse, il aura l'audace de se trouver face à Monsieur
François Mitterrand et à d'autres hommes politiques où il s'opposera ... Ses propos, ses textes dénonceront les aberrations tels que l'injustice, la guerre notamment au
Liban, le désespoir des jeunes... Ce face à face restera mythique car il interpellera bon nombre de téléspectateurs.
Il soulignera le désespoir des jeunes en ces termes : « Ce que je veux vous dire maintenant est un avertissement ; j'ai peut-être du culot de faire ça, mais je suis obligé et je dois le faire vite : la jeunesse se désespère , elle est profondément désespérée car elle n'a plus d'appuis, elle ne croit plus en la politique française, et moi je pense qu'elle a bien raison. Le désespoir est mobilisateur et lorsqu'il devient mobilisateur, il est dangereux car cela entraîne le terrorisme.
Il faut absolument que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté parce qu'ils n'auront plus d'autres solutions. Voilà je vous remercie monsieur le Président de m'avoir laissé parler. » Daniel Balavoine a également réagi lors de l'émission Sept sur Sept face aux anciens combattants qui avaient déclaré « Les jeunes, ce qu'il leur faudrait, c'est une bonne guerre !!... Prolongement de sa révolte, il prendra part en 1985 à plusieurs concerts humanitaires, notamment le concert pour l'
Ethiopie, et reçoit le prix
SOS racisme pour sa chanson L'Aziza. Malheureusement, un soir du 14 janvier 1986, en repartant sur la route du Paris-
Dakar pour aider les populations locales, il trouvera la mort. Monté à bord de l'hélicoptère de Thierry Sabine avec quatre autres passagers, l'appareil est pris dans une tempête de sable et s'écrase au sol. Il n'y aura aucun survivant. Disparu trop tôt, Daniel Balavoine nous laissera le souvenir d'un artiste engagé, n'hésitant jamais à se manifester pour dénoncer les injustices de son temps.