La Constitution Européenne est un projet que de nombreux hommes politiques ont envie de voir réaliser ; pourtant, la vision du contenu d'un tel texte est souvent sujet à des variations plus ou moins importantes... Alors, comment pourrions-nous d'abord définir une constitution Européenne ? Il faut bien se rendre compte, tout d'abord, qu'une constitution doit être un texte simple qui permet à la fois une souplesse législative pour les lois du quotidien ainsi qu'une protection ferme de certains principes jugés fondamentaux.
Une constitution n'a pas pour but de régir la vie au jour le jour, mais de permettre la liberté et l'égalité des citoyens, comme on peut le voir dans l'exemple Français basée sur la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Depuis se création, l'
Union Européenne est gouvernée grâce à des institutions tels que le
Parlement Européen, la
Commission Européenne et le Conseil de l'Union Européenne. Celles-ci fonctionnent grâce à des traités, dont le dernier est le
traité de Rome en 2004. L'ambition d'une Constitution Européenne, maintenant que l'Europe s'est élargie à 27 états, est de permettre une gouvernabilité de la machine européenne plus facile. Car le texte de la constitution européenne devrait alors prévoir de modifier certains principes devenus obsolètes dans le cas d'une union d'un aussi grand nombre de participants, tel que la présidence tournante de 6 mois, alors accusée d'être un facteur d'instabilité de la politique européenne.
Mais comme on a pu le voir lors du référendum de 2006 en
France ou au
Pays-Bas, qui portait sur l'adoption d'un texte qu'on qualifiait alors de « Constitution Européenne » (même s'il s'agissait en réalité d'un « traité constitutionnel »), le contenu d'un tel texte est très difficile à trouver. C'est pourquoi, en France et à travers l'Europe, certains hommes politiques proposent d'adopter une constitution allégée.
C'est le cas de
Nicolas Sarkozy, dont la méthode est critiquée pour la raison suivante : il est dit que faire ratifier une nouvelle constitution européenne par l'
Assemblée Nationale et le
Sénat serait renier le vote des français. La classe politique propose donc de nombreuses solutions pour réussir à ce qu'on a un temps nommé la Crise de la constitution européenne (crise également car au sein de mêmes partis des positions différentes - et parfois pour des raisons différentes - étaient envisagées, comme celles de
Laurent Fabius opposé à
François Hollande au PS, ou
Rama Yade opposée à
Michèle Alliot-Marie à l'
UMP, pour n'en citer que deux exemples). Ainsi, l'une des solutions préconisées est la constitution d'une assemblée constituante, par exemple, qui permet par un vote de faire participer la population au texte sans pour autant retrouver le système de sanction final qu'a été le référendum. Il en existe bien d'autres...
Mais la volonté qui a porté l'union européenne de se muer d'une union purement économique au début à une véritable union de citoyens, une union culturelle et politique, est certainement le plus sûr garant du fait qu'une solution sera trouvé au problème de la gouvernementabilité de l'ensemble européen.
Ainsi, la Constitution Européenne, voulue par l'
Allemagne d'
Angela Merkel, chancelière allemande et actuelle président tournante de l'Union Européenne, et de nombreux autres pays sera certainement tout de même le prochain des plus grands projets européens a voir le jour, et risque de conditionner les suivants, tel que l'adhésion de la
Turquie, le maintient ou l'altération de la
Politique Agricole Commune, etc... Car même si, au contraire de certains amalgames faits lors de la campagne du référendum ces sujets ne sont pas directement liés les uns aux autres, il ne faut pas perdre de tête que la Constitution Européenne va permettre de modifier de manière pérenne la façon dont ce genre de décision seront prises dans le futur : ce n'est donc pas qu'une question administrative, mais réellement une question politique.