En d’autres termes, la reproduction ne nécessite aucunement l’intervention d’un gamète mâle ni femelle, elle s’effectue seulement par le clonage d’un organe fragmenté de la plante. Le clonage consiste en la dédifférenciation des cellules du méristème pour donner, par la suite, naissance à d’autres nouvelles plantes. Deux sortes de bouturages existent : le bouturage artificiel et le bouturage naturel.
Bouturage artificiel et le bouturage naturel
Le bouturage artificiel nécessite l’intervention de l’homme tandis que celui qui est naturel, se fait par multiplication naturelle, sans l’intervention d’un individu extérieur. Il s’effectue dans les pépinières pour les professionnels, et dans les jardins pour les amateurs. L’organe de la plante, utilisé dans ce système de multiplication, est appelé bouture. Faire des boutures consiste à prendre une partie de la plante mère, pour en obtenir des fragments capables de se développer. Faire du bouturage correspond à planter les boutures à partir desquelles on aura d’autres nouvelles plantes.
Plusieurs sortes de boutures
Diverses sortes de boutures existent selon les différentes espèces, mais pour être efficace, elles doivent présenter les caractères communs suivants : sans blessure (à couper délicatement et soigneusement avec un sécateur aigu et bien propre), sans maladie, sans
insecte, généralement dans un état sain. Ainsi, avant de procéder au bouturage proprement dit, il est indispensable de bien choisir l’espèce et le moment propice à son enracinement.
Il est à remarquer que le moment de procéder au bouturage, ou pour sélectionner la bouture, n’est pas identique pour toutes les plantes, il dépend de son utilisation, du type à utiliser et de l’espèce choisie. La façon de procéder diffère selon les espèces et le type de bouture utilisé. Dans le cas d’une espèce spécifique, il est préférable de consulter la rubrique correspondante, ou de consulter un spécialiste pour demander conseil. Les différents types de boutures existants sont la bouture molle, les rameaux ligneux, la bouture de feuille, la bouture à l’étouffée, la bouture aoûtée, la bouture semi-aoûtée, la bouture sur bois tendre et la bouture herbacée.
Descriptions des différents types de boutures
La bouture en tige est un fragment d’une plante en pleine croissance, coupé sous l’œil avec un bon sécateur. La bouture molle, quant à elle, est un jeune rameau à repiquer au commencement de l’été ou durant le printemps (
géranium et hortensia). Les rameaux ligneux présentent trois nœuds au minimum, et mesurent environ 10 à 15 cm de long. Le feuillu ou la bouture de feuille est une feuille dont la base est en train de s’aoûter.
Lors de la sélection des feuillus, prendre les feuilles qui se trouvent à partir de la sixième feuille, en comptant de la racine vers le bourgeon terminal. Le feuillu s’enracine facilement au début du mois de juin. Les espèces faciles à manipuler pour ce genre de bouturage sont l’azalée, l’orme, l’érable, le bégonia et le coléus. Pour ce faire, coupez longitudinalement les nervures principales avant de l’implanter sur le substrat et si besoin, les passer dans une hormone de bouturage.
Le feuillu ne nécessite pas la présence d’eau abondante, cette dernière ne peut que le nuire en le pourrissant. La bouture à l’étouffée nécessite l’utilisation d’une cloche de verre pour protéger la bouture, ou à défaut, l’usage d’un sac en plastique hyalin. Elle exige un taux d’humidité très élevé, pouvant aller jusqu’à 100 %. Son aération lui est vitale pour la préserver du pourrissement, un intervalle de deux à trois jours est suffisant. La bouture aoûtée correspond aux rameaux dormants, un bois dur se pliant sans difficulté. Elle se pratique au commencement du printemps, en hiver ou à la fin de l’automne. La bouture semi-aoûtée est un fragment d’une plante en pleine croissance, dont la pointe est tendre contrairement à la base qui est dure. Elle se repique à partir de la moitié du mois de juillet jusqu’à la moitié du mois de septembre. La bouture sur bois tendre concerne les pousses de l’année, elle doit être fraîche, sans se casser entre le pouce et l’index pour s’enraciner en peu de temps, on les plante de mai en juillet. La bouture herbacée est faite avec une plante non ligneuse, et se cultive à la fin de l’été. Pour réussir son premier bouturage, choisir les espèces s’enracinant naturellement comme les conifères (à la fin de l’automne et en hiver), l’hysope, les arbres fruitiers (la vigne, le groseillier et le figuier), les cactacées pour les feuillus, l’
olivier et le saule. Pour le cas d’un bouturage d’une tige, arroser abondamment la plante mère la veille pour que la bouture soit bien nourrie de sève. Tôt le matin, choisir la bouture, la couper à l’aide d’un sécateur bien nettoyé sous le dernier nœud du bas. Oter toutes les feuilles en laissant juste 2 ou 3 se trouvant sur le sommet. Préparer le substrat (récipient contenant de l’eau, terreau ou terre), y planter la face coupée, et placer le tout dans un endroit lumineux, à température ambiante de 15°C, bien protégé du vent, de l’humidité et de la chaleur. Normalement, les nouvelles pousses ressurgissent après 3 à 4 semaines. Dans le cas contraire, utiliser une hormone de bouturage (l’auxine par exemple) pour inciter l’enracinement. Voici quelques conseils utiles pour obtenir un bon résultat. Les feuilles de la bouture ne doivent pas être en contact direct avec le sol, la repiquer tout de suite à l’endroit principal pour éviter de l’altérer en la manipulant trop souvent. La bouture doit être plantée dans un trou, bien à la verticale, puis bien remettre la terre après pour qu’il n’y ait aucune poche d’air à l’intérieur, enfin arroser la terre qui la recouvre délicatement. Si la bouture est mise dans un petit pot, il est possible de changer de support au moment où elle commence à prendre racine. Il est important de repiquer la bouture le plus tôt possible après l’avoir coupée. Au cas où le repiquage ne peut pas se faire très rapidement, il est toujours possible de la garder pour un bon moment dans le réfrigérateur, et recouvrir le tout d’un plastique pour qu’elle garde une bonne humidité.