L'un des plus grands préceptes du
bouddhisme est la lucidité envers soi-même car pour arriver à la sérénité, il faut savoir séparer les faits et l'interprétation que nous en faisons, cette dernière étant trop souvent négative. Selon Dilgo Thyentsé Rinpoché, les idées et les sentiments se transforment sans cesse, comme des nuages déformés par le vent, il ne faut donc pas leur donner une grande importance et les ruminer. On s'expose alors non seulement à une perte de temps, mais aussi au ferment qui peut amener à la
paranoïa ou autres maladies psychiques, telles la dépression. Toutefois, en Occident, nous fonctionnons souvent selon l'idée que notre vie dépend de notre destinée ou de notre tempérament, comme si tout était déjà écrit à l'avance. Dans le bouddhisme, au contraire, toutes les possibilités sont ouvertes, à condition d'y travailler. On n'a rien sans rien, mais chacun peut parvenir à pacifier ses états d'âme, pour peu qu'il accepte le fait qu'il s'agit d'un travail à accomplir tout au long de la vie et non pas d'un don que l'on reçoit ou pas à la naissance. Si respirer est un acte que l'on accompli sans même y penser, il ne faut pas croire que bien vivre est également un acquis.