Sainte Marie est une petite île localisée dans la partie Nord-Est de
Madagascar mais qui est rattachée à la grande île. Elle est rendue célèbre par le Festival des Baleines, où chaque année, à partir du mois de juillet jusqu'au mois de septembre, les eaux chaudes du canal de Sainte Marie devient habituellement le lieu de rendez-vous de baleines à bosse ou mégaptères appelés scientifiquement « Megaptera novaeangliae ». Ces baleines sont caractérisées par de très longues nageoires pectorales.
A l'âge adulte, une baleine à bosse mesure environ 15 mètres pour un poids total de 30 tonnes environ et elle peut vivre jusqu'à 75 ans. Au cours d'une année, ces baleines à bosse effectuent un très long voyage car elles se nourrissent dans les eaux glaciales de l'Antarctique pour venir mettre bas ou s'accoupler ou même se courtiser dans les eaux chaudes de l'Océan Indien. Sainte Marie est donc le lieu idéal pour les observer dans leur élan naturel. Ces baleines à bosse sont respectées par la communauté locale car elles sont même appelées « Zagnaharibe » ou « Grand Dieu ». Le passage de ces baleines à Sainte Marie est toujours marqué par de grandes festivités. Malheureusement, ces baleines à bosse sont considérées comme une espèce vulnérable et même en voie de disparition. Rien qu'en 1988, elles sont passées de 150 000 individus à seulement 12 000 récemment. La pollution de l'eau, les sonars militaires et les filets des pêcheurs sont les principales menaces qui pèsent sur elles. Les ailerons de requin et la viande de baleine forment un mets très apprécié et coûtant cher, surtout dans les pays asiatiques.
Les chercheurs ont prouvé que les sonars militaires brouillent ceux des baleines et il n'est pas rare qu'une baleine se perde et même s'échoue sur les plages. On n'oubliera jamais l'histoire de la baleine qui a remonté la Tamise et s'échoua au coeur de
Londres. Pour préserver les baleines à bosse de Sainte Marie, un code de bonne conduite d'observation en mer a été publié. Ce code contient par exemple les distances minimales à respecter si vous les observez depuis un avion, depuis un bateau et même si vous nagez à leur côté.
Pour arriver au large de Sainte Marie, ces baleines ont effectué un long et périlleux voyage et elles ne pourront se nourrir que lorsqu'elles seront de retour dans les eaux froides. En effet, les baleines à bosse se nourrissent uniquement de krill et de poissons qu'elles ne trouveront que dans les eaux glaciales de l'Antarctique. Pour attraper un maximum de poissons, ces mégaptères coopèrent pour piéger les bancs de poissons. Des rabatteurs émettent des bulles en contrebas pour encercler les poissons. Les baleines à bosse passent tout l'été à se nourrir puis viennent dans les eaux plus clémentes pour se reproduire. Ce périple n'est pas facile car elles ne trouveront aucune nourriture que lorsqu'elles seront de retour dans ces eaux glaciales. Durant cette période à jeûn, les baleines puisent de l'énergie dans les grandes quantités de graisse de leur corps. Les règles d'observation ont été érigées pour ne pas les fatiguer davantage en les énervant ou en s'approchant trop près de leurs petits. Des associations protectrices des baleines à bosse ont été créées pour s'assurer de la survie de cette espèce. Observer les baleines à bosse à Sainte Marie est un moment à ne pas manquer.
Malgré leur taille imposante, ces baleines s'expriment à travers des gestes très dynamiques et spectaculaires tel que le « flippering » ou la frappe des nageoires pectorales sur l'eau, le « tail-slapping » ou la frappe de la nageoire caudale sur l'eau, le « spy-hopping » ou la sortie de la tête au-dessus de la surface de l'eau et le « breaching » ou le saut qui est le plus spectaculaire de tous car certaines baleines arrivent même à sauter totalement en dehors de l'eau comme un
dauphin le ferait.
D'après les connaisseurs, ces mouvements ont une signification particulière telle que l'intimidation, le marquage de territoire, la parade amoureuse ou tout simplement l'enlèvement des coquillages parasites. Mais observer les baleines à bosse à Sainte Marie, ce n'est pas seulement voir, c'est aussi entendre ces mammifères géants émettre des sons ou plutôt chanter. Effectivement, en eaux tropicales, elles émettent de nombreux sons formés de séquences harmonieuses et élaborées. Comment ces baleines à bosse émettent-elles des sons reste un mystère malgré les nombreuses études menées par les scientifiques car elles ne possèdent aucune corde vocale. En écoutant les baleines à bosse pourtant, vous pourrez facilement différencier les types de sons suivants : les chants en trompette, les chants plaintifs et les chants courts.