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Après la mort d’une joggeuse de l’Essonne étranglée par un récidiviste, la polémique sur ce sujet est une nouvelle fois relancée dans le monde politico-judiciaire. Ainsi, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, s’est-il permis de critiquer les magistrats et la remise en liberté de l’individu par les
juges d’application des peines en déclarant que « ce meurtre aurait pu être évité ». Cela n’a pas été du goût de
Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, qui a pris la défense des magistrats. Ces derniers via le syndicat de la magistrature ont affirmé que les magistrats ne faisaient qu’appliquer la loi tandis que MAM déclarait : « Il n’y a pas eu de dysfonctionnement de la justice, mais il y a eu une insuffisance des mesures de suivi. Je pense que les juges ont effectivement besoin d’être soutenus parce qu’ils font un métier difficile »… Et MAM n’y a pas été avec le dos de la cuiller pour défendre les magistrats : « La chaîne de la sécurité implique qu’il y ait le respect à la fois des compétences des uns et des autres, mais qu’il y ait également une bonne entente entre le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice »…. Et vlan pour Brice Hortefeux !
Par ailleurs, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, a évoqué la castration chimique pour les récidivistes. Dans un communiqué, il déclare : « il faut tirer les conséquences immédiates en termes de responsabilité et de modification de la loi… Ne doit-on pas enfin décider la mise en œuvre de la castration chimique pour ce type d’individu ? ».
Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats, n’a pas été tendre envers ces déclarations : « Il raconte n’importe quoi, Brice Hortefeux ! ». Quant à la sortie de Frédéric Lefebvre, il a déclaré : « C’est un grand classique, la modification de la loi… En France, dès qu’il y a un problème de faits divers, on fait une loi ». Il a poursuivi « On n’a jamais voulu en France, se poser la question du suivi psychiatrique, psychologique et social des détenus dès le début de la détention »…
Mathieu Bonduelle, du Syndicat de la magistrature, juge que cette solution de castration chimique prônée par Frédéric Lefebre, n’est pas la solution. Ainsi, a-t-il déclaré à France Info : « Il faut bien comprendre que sur 100 personnes qui sont libérées, y compris en matière sexuelle, vous avez peut-être une ou deux personnes éventuellement qui récidivent ». « Si on doit castrer chimiquement 100 personnes pour en empêcher deux de récidiver, ça pose des questions vraiment fondamentales »… Propos repris par Paul Le Guen sur
Canal Plus dans « La Matinale », député socialiste et en charge des questions de santé au parti socialiste… Si la castration chimique pourrait être « tout à fait envisagée », il faut que « cela soit dans le cadre du volontariat ».
Ségolène Royal de son côté, a pris l’exemple du Québec où « il n’y a pratiquement plus de récidive parce que les délinquants sexuels ont l’obligation de soins pendant la prison, ne sont relâchés que si les soins ont fait leur preuve et ont abouti à l’objectif d’absence de risques de récidives », « Ils continuent à être soignés quand ils sont sortis de prison pour s’assurer qu’il n’y aura absolument pas de récidive ».
Quant au Chef de l’Etat,
Nicolas Sarkozy a reçu la famille de la joggeuse assassinée… Il a souhaité « une véritable réforme de la psychiatrie criminelle » et que le projet de loi sur la « récidive criminelle » soit « examiné en priorité par le Parlement avant la fin du mois d’octobre »…. Encore une loi, une de plus ! Un phénomène dont les Français commencent à avoir l’habitude à chaque événement dramatique depuis la prise de fonctions de Nicolas Sarkozy à l’
Elysée…