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Transformer les éléments, faire d’une pierre un lingot d’or, qui n’a jamais rêvé de devenir un alchimiste ? Surtout lorsque l’on a déjà lu le livre de Paulo Coelho intitulé « l’Alchimiste ». Mais si ce n’est pas de la sorcellerie, c’est quoi l’alchimie ? D’où nous vient cette étrange croyance ? Les alchimistes sont très vieux, déjà dans l’Antiquité on tentait de changer les minéraux par quelques incantations, quelques tours de passe-passe et une très grosse dose de foix. Au risque de « casser le mythe », toutes ces belles histoires n’existeraient pas sans la science. L’alchimie n’est autre que de la chimie. Nous n’irions pas jusqu’à dire que toutes les croyances sont fausses, loin de là, mais les transformations n’ont été réalisables qu’avec les progrès de la science moderne et de la chimie.
On commença à s’intéresser aux propriétés des éléments et des corps dans la science arabe, tout d’abord pour essayer de trouver des remèdes aux maladies que l’on ne parvenait pas à guérir, ainsi que pour faire progresser la métallurgie par la transmutation des métaux. Lorsque cette nouvelle science vint jusqu’en Occident, on ne pensait plus seulement à transmuter les métaux, mais plutôt à trouver la formule qui permettrait de changer des métaux de base et sans importance tel que le plomb en un métal bien plus prestigieux tel que l’or. Ainsi, le pouvoir et la richesse seraient à portée de main. Pour commencer les recherches il fallait bien commencer quelque part et l’on prit le système d’Aristote qui devint ainsi le point de départ des théories alchimiques. Plus tard, de nouvelles traductions d’anciens manuscrits des scientifiques arabes, comme Jābir ibn Hayyān aussi appelé Geber, et grecs avaient donné à l’occident un nouveau souffle pour poursuivre les recherches. Tous les domaines, toutes les inspirations étaient les bienvenues, l’alchimie prenait des dimensions autres que scientifiques. Roger Bacon et Albert le Grand étaient des savants qui introduisaient la philosophie à l’alchimie, puis l’alchimie prit une tournure mystique, on partait à la recherche de la mystérieuse pierre philosophale qui pourrait transformer du plomb en or. Les princes de divers royaumes se voyaient déjà encore plus riches, ils voyaient déjà leur trésor grossir, grossir, grossir… et n’hésitaient pas à soutenir les alchimistes, pas toujours de bonne foi, de très près. Il ne faut pas s’imaginer que tous les alchimistes étaient des illuminés à qui l’on aurait fait croire qu’un miracle se produirait en cherchant bien, il faut bien savoir qu’il existait des savants on ne peut plus sérieux, qui menèrent des recherches remarquables pour leur époque. Paracesle au début du 16ème siècle ou Nicolas Flamel durant le 14ème siècle firent de très longues études sur l’alchimie, et notamment sur certains métaux qui auraient des propriétés médicales.
Bien entendu, les recherches et les trouvailles des alchimistes devaient être tenues secrètes, et lorsqu’il fallait communiquer des informations à un « confrères » les alchimistes employaient un langage qui leur était propre, ce qui contribua à l’image de sorciers qu’on leur attribuait souvent. Même s’il l’on ne parvint pas à changer les métaux vils en or, les études des alchimistes ne firent pas vaines car elles ont permis de véritables progrès en chimie, ce qui lui a valu une certaine estime de la part des scientifiques qui donnèrent à cette science singulière, le statut d’une science à part entière au même titre que la biologie ou la chimie.
A l’heure actuelle, il n’est pas rare que de pseudos scientifiques se plongent dans les ouvrages des alchimistes pour y trouver une formule magique, d’autant plus que les contes vantant les exploits de l’alchimie parcourent les générations. Cela dit, à notre époque, on a plutôt tendance à mêler cette science à d’autre domaines « inexactes » comme le paranormal ce qui rend le domaine bien plus vaste encore qu’à l’époque des scientifiques grecs et arabes.