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Comme c’était prévisible en regard de la teneur de son discours devant les membres de la Knesset lundi, favorable à la constitution d’un Etat palestinien autonome et à l’arrêt de la colonisation israélienne dans les territoires,
Nicolas Sarkozy a été accueilli avec beaucoup de chaleur dans les rues de Bethléem par une population vivant dans la plus grande précarité e manifestement sensible à l’intérêt que lui porte l’Etat français.
Longtemps étiqueté pro-israélien, le chef de l’Etat français semble en passe d’incarner la possibilité d’une médiation de paix dans cette région sous tension depuis des décennies.
Dans une conférence de presse donnée conjointement avec le président de l’Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas ne pas évoquer le mur de séparation israélo-palestinien de huit mètres dressé à l’entrée de la ville sainte qui héberge la basilique de la Nativité ; mur qui choque le visiteur en coupant toute vue sur les paysages splendides – et bibliques, mais également par la présence de miradors et les patrouilles permanentes.
« Nous avons pu voir ce que représentent les check-points, le mur, les incompréhensions », a expliqué le président. « Je peux comprendre l’état d’esprit de certaines familles israéliennes qui rentrent à la maison la peur au ventre. Mais, croyez-moi, ce n’est pas le mur qui garantira la sécurité d’
Israël. C’est la création d’un Etat démocratique, indépendant à ses frontières, où il y aura des hommes portés par les urnes et non par les armes ». Un moyen habile pour Nicolas Sarkozy de satisfaire les deux parties en les renvoyant dos à dos.
De la même manière qu’il l’avait affirmé devant la Knesset envers Israël, Nicolas Sarkozy a ensuite assuré que « la France est l’amie du peuple palestinien ». Il a fait part à nouveau de son souhait de stopper la colonisation israélienne et de sa volonté de voir la création d’un état palestinien ; mais a également condamné la manière violente.
« On ne discute pas avec les terroristes », a-t-il martelé.
La fin du voyage présidentiel, foncièrement pacificatrice, aura toutefois été marquée par un épisode violent : le suicide d’un soldat israélien sur le tarmac, alors que Nicolas Sarkozy et
Carla Bruni faisaient leurs adieux à leurs hôtes ; preuve s’in en était besoin que souffrance personnelle et violence sont profondément ancrées dans la vie quotidienne en Israël comme dans les territoires occupés.
Espérons que le geste de désespoir hautement symbolique de ce soldat aura été entendu de tous.