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Lundi 10 août, une femme de 40 ans et ses jumeaux de 15 ans ont été happés par un train dans leur voiture à un passage à niveau situé à Saint-Jean-de-la-Porte en Savoie. Les premiers éléments de l’enquête font état d’une faute de conduite car l’automobiliste aurait contourné les barrières de sécurité… Pourtant, la famille résidait à cent mètres du lieu de la catastrophe et la mère devait bien connaître les lieux !
Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, a attiré l’attention sur « la nécessité du respect des règles de la circulation » mais certains tiennent un discours différent comme le syndicat Sud-rail. En effet, les responsables du syndicat indiquent qu’il y aurait un « recul considérable » des suppressions des passages à niveau depuis 1997. Rappelons que c’est à cette date que la
SNCF a transféré la gestion des infrastructures ferroviaires à RFF, Réseau Ferré de
France. Ainsi, de 404 passages à niveau supprimés par an auparavant, RFF serait passé à une moyenne de 80 suppressions par an. Or, les passages à niveau sont la principale cause d’accidents sur la voie ferrée et 320 encore en place seraient considérés comme dangereux à cause d’un trafic intense ou d’incidents plus ou moins graves. Le réseau compte aujourd’hui environ 15 000 passages à niveau en activité en France. Pourtant, un nouveau plan avait été mis en place après l’accident d’un bus à Thonon-les-Bains le 2 juin 2008 qui avait provoqué la mort de 17 collégiens. L’accident du 10 août relance donc la polémique sur les passages à niveau.
Selon Dominique Bussereau « 98 % des accidents sont dus au non-respect de la signalisation, des limitations de vitesse ou à une baisse de vigilance ». Il veut dès lors mettre au point une campagne de prévention mais prévoit aussi des sanctions plus lourdes pour les conducteurs de poids lourds qui contreviennent aux règles de sécurité. Des radars devraient aussi être installés avant les passages à niveau pour inciter les automobilistes à ralentir. D’autres seront installés pour prendre en faute un automobiliste qui franchirait un passage à niveau après l’alerte sonore et le feu rouge… D’ici 2010, 50 radars de ce type seront installés.
Quant aux passages à niveau les plus dangereux, ils devraient progressivement être remplacés par des ponts ou des tunnels. Il s’agit de 17 passages qui seront traités en cinq ans maximum et de 120 autres en dix ans. Quant on sait que le montant moyen des travaux se monte à une somme importante (entre cinq et dix millions d’euros), on se prend à regretter le fameux garde-barrière et son sifflet !